Internet à bord, pour quoi faire ?
Il y un grand nombre d’utilisation marines d’internet à bord, quels que soient les modes de vie à bord très différents des uns et des autres :
- Avoir une météo aussi complète et détaillée que l’on veut
- Récupérer les Avurnav
- Consulter les sites Web marine pour aider à la résolution de beaucoup de problèmes rencontrés en cours de navigation ou de la maintenance
- Lire son courrier électronique
- Travailler à bord pour ceux qui vivent à l’année sur leur bateau
- etc ...
Le problème central est bien entendu la technique de communication entre le bateau et le point d’entrée au réseau internet à terre. En pratique, quand on est à quelques milles de la côte, il y a deux choix :
- La communication par le réseau téléphonique GSM - UMTS
- La communication par le réseau Wifi payant ou gratuit selon le cas.
L’ensemble des indications données ici résultent de mes expériences personnelles et sont donc incomplètes. Le fil de discussion qui suit l’article devrait permettre de compléter et le mettre à jour en fonction des évolutions techniques et des offres commerciales.
On ne parle ici que des techniques de transmission accessibles en croisière côtière, soit des distances de propagation de quelques milles.
La communication par le réseau téléphonique GSM
Le plus simple c’est d’utiliser un téléphone ayant à peu près toutes les fonctionnalités d’un PC (mais l’écran reste petit) , ou d’un tablet-PC ayant toutes les fonctionnalités d’un téléphone (mais en tant que PC cela reste rudimentaire). Cependant, le cas le plus courant en 2010-2011 est d’avoir d’une part un PC ou Mac et d’autre par un téléphone mobile.
Le principe est simple : on se sert de du téléphone mobile ou d’une clé spéciale USB que l’on branche sur son PC ou Mac pour établir un pont entre son ordinateur et le réseau de téléphonie mobile à haut débit 3G+ ou UMTS.
Depuis quelques années la vitesse de cette liaison est devenue presque aussi grande que celle d’une connexion internet à domicile à terre.
- Connexion avec un téléphone mobile
- Type de téléphone Il faut obligatoirement un téléphone mobile (GSM) capable d’assurer la fonction « modem » en se branchant sur un ordinateur. Ce n’est de loin pas le cas de tous les GSM. Ils ont pratiquement tous un branchement sur un ordinateur, mais seulement pour charger ou sauvegarder leur contenu (annuaire, photos, fichiers divers). Il faut soigneusement lire la notice pour s’assurer qu’il est expressément indiqué : modem internet dans les caractéristiques. Lorsque l’usage modem est prévu, le téléphone est livré avec le logiciel (driver) nécessaire et parfois un câble de connexion spécifique.
- Débit accessible : les meilleurs GMS (3G) atteignent une vitesse de transfert de 50 à 100 ko par seconde, ce qui permet déjà une consultation raisonnable d’internet. Certains bas de gamme arrivent seulement à quelques dizaines de ko par seconde.
- type d’abonnement : c’est le point noir de l’affaire. Les abonnements intégrant l’usage modem internet sont rares, chers, obscurs et souvent ruineux. Le plus sûr pour un usage occasionnel est d’utiliser une carte Sim prépayée que l’on chargera au fur et à mesure, avec la garantie de ne pas payer plus que ce que l’on y a mis.
- Limite de l’usage modem par les opérateurs : les abonnement des opérateurs permettent souvent un usage internet illimité sur le téléphone lui même (et donc avec un petit écran réduisant de fait la consommation). En même temps leur contrat d’abonnement exclu l’usage modem internet en connectant le téléphone au PC. Lorsque l’on vérifie, on constate que l’usage modem fonctionne sur le PC pour consulter internet, tout en constatant à la fin du mois une facture parfois pharaonique (des milliers d’euros) pour avoir consulté internet par modem sur le PC hors abonnement.
- Limite de l’usage courrier électronique : les abonnements limitent souvent l’usage permettant de consulter son courrier électronique en plus des limites d’usage modem.
- Quelques indication commerciales :
En résumé, utiliser son GSM connecté sur le PC ou le Mac est possible mais à manier avec précaution pour que la facture reste raisonnable. En France, on constate que l’usage d’une Mobicarte prépayée permet actuellement un usage internet de 500 Mo par mois pour 12€ (sans risque puisque prépayé) sur le téléphone lui même (petit écran) mais parfois aussi branché en modem sur le PC ou le Mac. Cet usage modem est en principe désactivé par l’opérateur, mais en pratique on constate que cela fonctionne car techniquement la différence entre un PC et certains mobiles modernes devient ténue. La consultation du courrier électronique est par contre limitée à un très petit volume.
- La clé USB Huawei 1752 Orange que j’utilise depuis quelques années. Avantage : désimlockée par Huawei instantanément. Coût 10-15€ neuf en seconde main
- Connexion par une clé USB
Le cas des clés USB pour se connecter a internet par le réseau téléphonique mobile est plus clair que celui des téléphones mobiles.- Qu’est-ce qu’une clé USB pour le réseau téléphonique : c’est simplement un petit objet ayant un connecteur USB et contenant une carte SIM comme un téléphone mobile. La carte Sim est spécifique pour l’internet, et ne fonctionnera pas dans un téléphone mobile. Inversement, une carte Sim de téléphone ne marchera pas dans une clé USB.
- Comment cela s’utilise : on enfiche la clé USB dans une prise du PC ou du Mac, et on installe le logiciel fourni avec la clé USB. Celui-ci permet alors de se connecter à internet par l’opérateur après duquel on a souscrit un abonnement ou un service prépayé.
- Débit accessible : la vitesse de transmission peut être très importante : j’ai de temps en temps obtenu jusqu’à 400 ko par seconde. Mais cela dépendra principalement de la présence d’un émetteur de l’opérateur et de la distance à l’émetteur. On choisira donc un opérateur ayant une bonne couverture.
- La lecture des mails : avec ce système, la lecture des mails est intégrée au forfait ou au prépayé, contrairement au cas où l’on se sert d’un téléphone mobile comme modem sur le PC ou le Mac.
- Utiliser un forfait en durée ou en volume : c’est un point crucial ! Surtout évitez la facturation en durée de connexion, très répandue. Un tel forfait (p.ex. 2 heures de connexion) comptera votre temps de connexion même pendant le temps de lecture d’une page Web alors qu’il n’y a aucune activité de connexion en cours. Préférez toujours la facturation en volume, c’est dire en fonction du volume de données numériques échangé, cela permet de rester connecté pendant les périodes d’inactivité.
- Pour un usage quotidien toute l’année, on choisira un forfait (en volume !) mensuel débutant à 15 ou 20€ (2011) pour quelques centaines de Mo par mois. Bien entendu des forfaits de volume plus grand sont disponibles.
- Pour un usage occasionnel, on prendra une carte Sim prépayée, (comme pour la téléphonie phonique) que l’on charge au fur et à mesure, ce qui permet une gestion souple et adaptée. Par exemple, Orange propose d’utiliser les même recharges que la mobicarte, avec un coût de 30€ pour 525 Mo (2011).
- A l’étranger (Italie, Espagne, Grèce, Turquie) on achète une carte SIM prépayée locale et pour quelques dizaines d’euros on a un volume d’échange de l’ordre de 500 Mo également
- Obtenir une bonne portée : Obtenir une grande portée est important sur un bateau au mouillage ou en navigation côtière. Avec un téléphone mobile branché en modem ou une clé USB on peut obtenir plusieurs milles nautiques. Cependant il faudra le plus souvent sortir le téléphone ou la clé USB de l’habitacle du bateau.
- La longueur du câble USB : la façon la plus rationnelle de sortir le récepteur de l’habitacle du bateau s’obtient avec une rallonge USB de 5 mètres. C’est la longueur maximale d’une rallonge USB au delà de laquelle il faut amplifier le signal USB, ce qui réduit l’intérêt du système.
- L’antenne extérieure : Certains téléphones mobiles et clés UBS ont une prise d’antenne extérieure en plus de leur antenne incorporée. On peut alors utiliser une antenne à l’extérieur du bateau avec son câble de descente branché au téléphone ou à la clé USB dans le bateau. Malheureusement le câble de descente lui-même induit des pertes qui diminuent l’efficacité de l’antenne si la descente est trop longue.
La rallonge USB de 5 mètres est alors la façon la plus rationnelle et simple pour sortir le récepteur sur le pont.
La communication par le réseau Wifi
- Avec quel point d’accès ?
- Les gratuits : Les points d’accès gratuits étaient nombreux il y a quelques années : insouciance, manque compétence pour crypter les transmissions ? Maintenant ils sont devenus rares. Il ne reste guère plus que les Mac-Do, les bistrots et quelques rares services gratuits ici ou là.
- Les payants : Les payant sont souvent hors de prix, parfois jusqu’à 2-3 € à l’heure ! Mais on peut trouver des connexion raisonnable de plus longue durée. Et surtout, certains abonnement de téléphonie mobile donnent accès au réseau Wifi du fournisseur de la ligne de téléphonie mobile.
- Les illégaux : internet propose divers logiciels pour cracker les codes d’accès aux Wifi cryptés. En plus de l’illégalité du procédé, il exige pas mal de technicité pour être mis en oeuvre et n’est pas possible avec n’importe quel transmetteur.
- Quelle sécurité ? : dès qu’on est connecté à un Wifi gratuit non crypté, il faut être prudent dans l’usage, et éviter d’y faire transiter des données confidentielles comme un numéro de carte de crédit par exemple. Parfois l’inconscience du fournisseur du spot gratuit étonnante : j’ai eu une connexion gratuite d’un abonné qui ne protégeait même pas le compte de l’abonné lui-même : j’aurais pu changer le mot de passe protégeant le compte du spot gratuit auprès de son fournisseur d’accès !
- Quelle norme ? « a », « b », « g », « n » ? Ne pas se prendre la tête ! « b » et « g » couvrent 99% des points d’accès disponibles et figurent dans tous les transmetteurs qu’on peut acheter. Certains transmetteurs permettent les connexion avec en plus les signaux « a » et « n » qui sont rares.
- Avec quel matériel ? : il y a deux types de matériels : ceux avec une liaison USB avec le PC (maxi 5 mètres de distance avec le PC) et ceux ayant une liaison ethernet (RJ45) avec le PC (distance avec le PC plusieurs dizaines de mètres). La configuration et le fonctionnement sont totalement différents. Les matériels avec une connexion ethernet sont bien plus sérieux que ceux à connexion USB, mais un peu (pas beaucoup) plus cher.
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Clé Wifi-USB simple pour courtes distances | Transmetteur Wifi-USB à antenne | Transmetteur Wifi-USB étanche marine | Transmetteur Wifi-Ethernet étanche à antenne intégrée |
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- les clés Wifi USB
- Le principe de fonctionnement : le transmetteur Wifi et une électronique associée pour gérer un port USB sont intégrés dans le même boitier. Il en résulte une connectique très simple.
- Comment on s’en sert : brancher simplement le transmetteur sur une entrée USB du PC ou du Mac. Installer le logiciel fourni avec le transmetteur Wifi-USB. Lancer le logiciel installé et demander la liste de tous les hotspot visibles autour du PC.
- Clés simples : se branche directement sur le PC ou le Mac. A réserver aux anciens PC n’ayant pas le Wifi incorporé et aux connexions de proximité avec une porté de quelques dizaines de mètres.
- Transmetteurs Wifi-USB avec antenne : un peu plus performant, avec ses antennes et parfois une grande sensibilité permettant d’accéder à des connexion distantes d’une centaine de mètres à condition de sortir le transmetteur sur le pont du bateau grâce à un câble USB de 5 mètres maximum.
- Transmetteurs Wifi-USB marine : réalisé dans un « monobloc » comprenant une antenne à grand gain omnidirectionnelle, étanche et se fixant sur un tube de balcon. Le balcon est parfois à plus de 5 mètres du PC, ce qui rend la connexion difficile.
- Les limites techniques de ce matériel , à quel prix ?
- La liaison par un câble USB limité à 5 mètres sans amplificateur spécifique est un inconvénient et ne permet pas une installation à demeure.
- La passage par le protocole USB exige l’installation de drivers spécifiques avec les problèmes de compatibilités classiques selon le système d’exploitation du PC. Ne permet pas à un invité de se servir du réseau à bord « au pied levé ».
- Le prix varie de 20€ pour une clé Wifi-USB simple à plusieurs centaines d’euros pour un modèle marine.
A mon avis, il ne faut pas aller vers les modèles coûteux en USB, car pour le même prix élevé les modèles « éthernet » sont bien plus performants.
- Les transmetteurs Wifi éthernet
- Le principe de fonctionnement : le transmetteur et une électronique sont associés dans le même boitier pour assurer une sortie par un câble éthernet RJ45 standard qui se branche sur n’importe quel ordinateur sans installation de logiciel particulier. Les signaux sont les mêmes que ceux disponibles au domicile terrestre à la sortie du modem ADSL ou câble.
- Divers modèles selon l’antenne associée : Certains ont une antenne omnidirectionnelle ou directionnelle intégrée, d’autres ont une prise pour une antenne externe à choisir, enfin certains ont les deux.
- Comment on s’en sert. L’usage comprend 3 étapes :
- Après l’achat et le branchement, on « appelle » le transmetteur avec le navigateur internet (Internet Explorer ou FireFox par exemple) à une adresse indiquée dans la notice (par exemple « 192.168.1.1 »). On obtient alors un menu qui permet de configurer le transmetteur. Un exemple est donné dans le document ci-joint.
- Après cette configuration le réseau fonctionne et il ne reste qu’à choisir le « hotspot » voulu selon l’endroit où on se trouve.
- Ultérieurement il n’y a rien à régler tant qu’on ne change par de « hotspot » en se déplaçant. Tout PC-Mac invité à bord pourra se connecter sans installation de logiciel.
- Les limites techniques, à quel prix : Il n’y a pas vraiment de limites techniques car ils peuvent être installés n’importe où, même à grande distance de l’ordinateur. Par exemple sur une barre de flèche si l’antenne est omnidirectionnelle. Leur sensibilité est très grande et les possibilités de réglages nombreuses. Des connexions à des centaines de mètres, voire 1 ou 2 km, peuvent être parfois exploitables. Le prix commencent vers 60-70€ pour un très bon matériel (p.ex. Picostation_2, Nanostation_2 ou Bullet_2 d’Ubiquiti).
- Matériel nécessaire :
- Le transmetteur (Nanostation, Bullet, Picostation ...)
- L’injecteur d’alimentation passif (POE = Power Over Ethernet)
- Un câble éthernet RJ45 (supermarché bricolage) long entre le transmetteur et la table à carte
- Un câble éthernet RJ45 (supermarché bricolage) court (1.50 mètres) entre la table à carte et le PC ou le Mac.
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Plusieurs PC ou Mac dans le même bateau
Une question apparaît de plus en plus souvent : comment faire lorsque plusieurs PC ou Mac doivent avoir une communication internet dans le même bateau ? Evidemment, on pourrait dédier à chaque PC ou Mac une clé Wifi ou de téléphonie mobile. Mais ce serait coûteux et pas très rationnel.
- Nécessité d’un routeur Pour simplifier à l’extrême, il faudrait quelque chose comme une « triplette » qui permet à plusieurs PC de se brancher sur le même tuyau d’arrivée de l’internet. Cet objet s’appelle un « Routeur ». Le routeur comporte une entrée recevant le signal de l’internet et plusieurs sorties, soit en câble, soit de Wifi permettant d’y connecter plusieurs PC.
- Déclarer un PC comme routeur : il existe divers logiciels permettant de transformer un PC en routeur. Cependant cette solution est « acrobatique » car elle est plus ou moins difficile (ou impossible) à installer en fonction du PC, de son système d’exploitation (XP, Vista, W7, etc ..). En tout cas c’est une solution peu sûre que seuls les aficionados tenteront.
- Avoir un routeur spécifique : La bonne solution est d’utiliser un vrai routeur Wifi comme on en utilise à domicile : le coût est faible (environ 30 à 50€) l’installation immédiate car le routeur contient à la fois son matériel et son logiciel. La consommation en 12V est très faible.
On aboutit alors à une configuration peu coûteuse, fixée à demeure sur le bateau et très performante : le transmetteur est à demeure dans la mâture, (sur une barre de flèche par exemple), le câble éthernet RJ45 descend dans le mât jsuqu’à la table à carte. Là il va, soit dans l’unique PC du bateau, soit dans le routeur Wifi qui redistribue le réseau à tous les PC du bateau.
La passoire réflecteur de Gaston Lagaffe
Un petit « truc » amusant quand on est à la limite d’une bonne connexion et que l’on n’a qu’une simple clé USB Wifi ou réseau téléphonique : utiliser un réflecteur constitué par une passoire métallique (ustensile de cuisine banal, même sur un bateau !), et placer la clé USB (Wifi) ou la clé USB (réseau téléphonique) dans la passoire pour simuler une parabole rudimentaire.
Cela améliore un peu la force du signal recueilli par le récepteur et parfois ce sera suffisant pour passer d’une qualité de connexion incertaine et une connexion juste suffisante et stable. Je l’ai testé de temps en temps, faire l’essai ne coute rien et peu réserver une bonne surprise !
Procédure de réglage des Transmetteurs Ethernet Ubuquiti Nanostation et Bullet |
Quelques marques, modèles, et fournisseurs en Wifi
- Clé Wifi-USB à antenne et grand gain
- Engenius : http://www.engeniustech.com/index.p...
- Alfa : http://www.alfa.com.tw/in/front/bin...
- Transmetteur Wifi « marine » USB
- Radiolabs : http://www.radiolabs.com/products/w...
- Kit : http://www.mhzshop.com/shop/index.p...
- Transmetteur Wifi ethernet
- Ubiquiti :
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- Fournisseurs en France pour des transmetteurs Wifi de qualité