CYBELE 17
un Ovni 445 en Grand Voyage
Source WEB ; note sur les amarrages en zones ventées
A la lumière de leurs hivernages ventés , en particulier à Bodø [1] et surtout Hafnarfjörður, [2] et leurs record : pour la force du vent et le nombre de tempêtes [3] quelques réflexions de l’auteur sur les amarrages :
- CYBELE 17 au port
Préambule : Le vent continu ne pose en général pas de gros problème, mais ce sont les rafales qui emmagasinent de l’énergie.
Le problème : E =1/2mV2. la masse du bateau ne change pas, mais la vitesse acquise dans les rafales est dangereuse et doit ètre amortie. Elle dépend pour une bonne part du fardage.
Les moyens de sécurité active
- Anticiper : Comme toujours en mer, un temps d’avance est un gage pour supporter les difficultés qui nous attendent . Donc veille météo systématique , augmentée encore en cas de coup de chien. En Islande un bulletin toutes les 3 heures sur le site local + safetravel + ECMWF.
- Diminuer le fardage :
- suppression des focs, de l’annexe, et des accessoires non indispensables du pont, y compris parfois la tente . Elle a supporté 60 noeuds, sa solidité n’est pas à démontrer mais elle fatigue le bateau.
- Je garde parfois la GV difficile à déposer (lattes forcées, bosses...) mais le lazy-bag est saucissonné sur la bôme.
- Ecarter aussi les drisses du mat diminue le bruit et l’usure, et améliore l’écoulement du vent sur le profil. On voit çà à la neige qui s’accroche sur le mat aux endroits des drisses, et pas ailleurs.
- Améliorer l’amortissement des chocs
- défenses rondes et cylindriques. Les rondes peuvent ètre fixées sur le ponton, au ras de l’eau. les cylindriques au maitre bau, fixées haut et au liston, surtout pas aux filières. Je vais essayer la grosse défense gonflable cylindrique de 1 m de long, en horizontal. Pour l’instant, j’ai toujours 14 défenses.
- aussières polyamide ou polyester, tressées ou toronnées, mais ne jamais « recycler » des drisses ou des écoutes ! Les nœuds entrainent une perte de solidité considérable (plus de 30% de perte ), je préfère un œil épissé côté taquet de quai ou éventuellement un tour mort et 2 1/2 clés, mieux qu’un noeud de chaise, parfois indéfaisable (vécu en Finlande...) . La longueur des aussières augmente l’amortissement, puisque c’est un pourcentage d’allongement. (A Hafnarfjörður nous en avons deux de 60m , l’une au quai voisin, l’autre sur un corps-mort en béton ) Hélas les amarres ont aussi une mémoire, et se fatiguent...Les nôtres vont devoir être changées après toutes ces misères, mais il n’y a pas de shipchandler ici, et il en faudra plus de 90m en 16 ou 18...
- Les amortisseurs d’amarres +++caoutchouc plutôt que ressorts métalliques, bruyants et qui rouillent. Un amortisseur avec 3 tours sur un cordage de 16mm peut s’allonger de près de 5cm
- La charge sur les points d’amarrage est énorme. Nos taquets boulonnés et soudés n’ont jamais failli (cross the fingers ! ) . Mais je me réjouis d’en avoir fait ajouter deux à l’avant. Il en faudrait aussi un deuxième sur le tableau arrière. [4]
- A l’intérieur il y aura de gros et brutaux coups de gîte.
- Verrouiller les tiroirs et placards
- Prévoir des toiles anti-roulis
- Installer des anti-dérapants partout
- Utiliser la cuisinière à cardan uniquement
- Eteindre le chauffage Refleks
- Pas de bougies allumées, même si la Skippette les adore !
Les moyens de sécurité passive
Prévoir un jeu suffisant dans la ligne électrique en cas de gite .
souquer les bastaques, car le bas-étai n’est jamais parfaitement tendu vu les barres de flèche poussantes.
vérifier le débattement du mat à la gite : quai, autres bateaux...
Sur le ponton/quai, prévoir des points d’amarrage différents s’ils semblent fragiles.
Attention au ragage : fourrage aux daviers et chaumards, ainsi qu’au quai.
Bulletin météo à jour, et une veille ... Un ouragan ne dure que quelques heures...Attention à la saute de vent au passage de la dépression.
NB : ceci ne règle pas le crucial problème de l’amarrage au vent d’un quai à pneus... ni d’un quai à fort marnage....