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Vivre à bord d’un bateau moteur en navigation côtière et fluviale 23 juillet 2017 08:34, par NégofolQuelques éléments complémentaires...
Outre les permis, il serait bien d’avoir un bon niveau en mécanique (Diesel) et électricité. Ceci augmenterait votre indépendance, la sécurité et améliorerait la santé de votre portefeuille...
Concernant votre projet, je pense qu’il est tout à fait faisable, mais qu’il convient d’être prudent avant de se lancer dans l’aventure : votre expérience nautique semble limitée. Je commencerais par une location de bateau fluvial, proposée dans de nombreuses régions, afin de voir si le cadre et le style de vie vous convient.
Quant à l’achat d’un bateau, il convient d’abord de définir avec précision les endroits où vous souhaitez naviguer : les différents canaux ont des gabarits différents et c’est une contrainte forte pour l’achat d’un bateau.
Par exemple, le canal du Midi est censé garantir un mouillage (= profondeur) de 1,80 m avec une largeur au plafond (= fond plat) de 10 m (16 m au miroir). Ceci autoriserait un tirant d’eau de 1,6 m. En pratique, le manque d’entretien limite le tirant d’eau utilisable autour de 1,3 m.
Le tirant d’air garanti est de 3,3 m au centre et 2,4 m à 5,50 m. En réalité le pont de Capestang, s’il propose 3,6 m au centre, n’offre que 2,4 m à 2,5 m du centre (arc de voûte déformé).
Cette contrainte de tirant d’air interdit le passage à beaucoup de bateaux hollandais... qui n’ont pas les mêmes limitations. Le site des VNF fournit beaucoup d’informations.
Par ailleurs, votre choix d’utilisation mixte fluvial/maritime rend le choix d’un bateau très complexe.
En Méditerranée, la météo peut varier rapidement et un bateau lent ne permet pas de se mettre à l’abri très vite. Il faut donc un bateau assez marin (catégorie B au minimum amha, A encore mieux).
Ce type de bateau, avec un franc-bord important, pose souvent de gros problèmes de tirant d’air en fluvial.
La sécurité est mieux assurée avec un bateau bimoteur, solution rare aux Pays-Bas et mal adaptée au fluvial : les chaises d’arbre et hélices sont exposées lors de chocs avec des OSNI (objets submergés non identifiés) genre voitures volées, machines à laver HS, qu’on rencontre parfois...
L’amarrage « cul à quai » universel en Méditerranée est plus facile avec un bimoteur ou un propulseur d’étrave, du fait du fardage important d’un bateau à moteur. Solutions plutôt rares en fluvial...
Les vedettes hollandaises, souvent en acier, sont en majorité des constructions très légères (peu ou pas de membrures) et avec des surfaces vitrées importantes et fragiles, bien adaptées à faire des ronds en eau abritée mais peu adaptées à une utilisation maritime. Il convient donc de s’entourer de l’avis d’experts compétents dans un achat éventuel.
Des travaux de fiabilisation sont nécessaires : par exemple, les circuits carburant devront être nettoyés et le filtrage revu et renforcé. Les circuits pour le fluvial sont souvent minimalistes (si le moteur s’arrête, on s’amarre au prochain platane...).
Concernant les consommations, si vous vous limitez à une carène à déplacement (soit vitesse de l’ordre de 8 noeuds / 15 km/h), la consommation sera de l’ordre de 4 l de gazole par heure, soit un raisonnable 30 l/100 km...
Un bateau plus rapide (20 noeuds / 35 km/h) aurait une consommation de l’ordre de 60 l/h soit 180 l/100 km...
De toute façon, la vitesse en fluvial est limitée : 8 km/h sur le Canal du Midi et un fonctionnement prolongé au ralenti est très défavorable à la longévité des moteurs, donc avantage à un bateau à déplacement et motorisation limitée en puissance.
Une utilisation du type envisagée, avec de grandes migrations, se traduira par un nombre de jours de navigation et d’heures moteur annuels très importants, nécessitant un bateau en bon état au départ (notamment moteur) et un entretien attentif...
Juste quelques éléments de réflexion.