Pratiques et Techniques en Plaisance | Imprimer | Fermer la fenêtre
Utilisation d’un drone en plaisance 9 juillet 2015 14:41, par RobertIl y a un bon moyen pour faire redescendre sur terre les doux rêveurs (et les irresponsables)
1° acheter un drone (p.ex. un quadricoptère) avec évidemment une caméra sur pod-orientable-3 axes et un retour d’image en temps réel vers l’écran devant les yeux du pilote : il faut bien ça pour voir les patates de corail. Afin d’y voir quelque chose même en plein soleil (sur l’écran on aura du mal), il faudra des lunettes vidéo et on volera en FPV (vol en immersion). Coût environ 3 à 4 k€ en modèle « éco ».
2° aller avec son bateau au large dans un lieu désert, en se limitant à un jour de légère brise et petit clapot, tangage de 20-30cm et roulis de 5-10°.
3° essayer de décoller sur le pont encombré de ses espars. Si on y arrive (pas sûr ...), envoyer son drone à 500m de distance (pour voir les patates) en vol en immersion bien sûr, car à 500m le drone sera invisible.
4° si tout s’est bien passé jusque là, revenir (le bouton « Home » des innocents). Ne pas oublier de débrancher la commande « Home » avant d’arriver sur le pont (le bateau ayant bougé, le drone se poserait dans l’eau ...), et faire un atterrissage manuel .... si on y arrive.
5° après quelques essais (éventuellement réussis) de ce genre, tenter de s’habituer au regret d’avoir mis au fond de l’eau 3 à 4 k€ au Nième essai.
Evidemment on peut tenter une autre approche un peu plus rationnelle :
1° prendre quelques heures de cours de pilotage « réel » (petit avion de tourisme) pour se faire une idée de ce que signifie a) la sécurité dans le monde aéronautique et b) la différence de pilotage entre un monde plat (la mer) et un monde tridimensionnel.
2° puis fréquenter un bon club d’aéromodélisme sérieux, apprendre à piloter correctement (et en sécurité, grâce à une double commande) à distance un avion, un planeur, puis finalement un drone en visuel, puis un drone en FPV (immersion).
3° fort de cette compétence, on sera en mesure de comprendre soi même quand et où le drone pourra être d’une certaine utilité et en sécurité ... en fonction de son porte monnaie et de ses capacité de pilotage. On pourra éventuellement décider qu’on ne tentera pas l’expérience en mer.
Je ne connais aucun aéromodéliste sérieux et compétent (qui ne se contente pas des postures de comptoir de bar) qui n’a pas crashé de temps en temps l’un de ses engins. J’en ai crashé un certain nombre ... Le tout est de faire en sorte que le crash ne puisse jamais atteindre qui que ce soit, sachant que la perte de contrôle peut amener l’engin à grande distance après la perte de contrôle. La personne atteinte par le crash est parfois le pilote lui même (c’est le cas de l’image du blessé que j’ai montrée).
Il y a une grande différence de mentalité entre le monde de la plaisance en mer et celui de l’aéronautique (même en amateur) :
En mer, la revendication c’est que la mer serait un des derniers espace de liberté et on est peu regardant avec les entorses à la règlementation.
En aéronautique il n’y a pas de revendication d’espace de liberté, mais des procédures strictes en permanence et variables selon l’endroit où l’on est. Les entorses se paie souvent cash et cher.