Pratiques et Techniques en Plaisance  | Imprimer |  Fermer la fenêtre

Eviter la condensation. 8 juin 2011 12:03, par GilusBleu

Effectivement, c’est un problème très délicat.

Les sachets de gel de silice ou de certaines argiles offrent des pouvoirs asséchant avec de points de rosée inférieurs à -20°C . De plus ils sont chimiquement inerte et je retiens l’idée pour la boîte à outil ou même, en été, pour les boîtes de certaines denrées alimentaires : gâteaux sec, sel etc. « Diffusion de quelques minutes » Un peu plus. Je dirais une constante de temps de 10 minutes en champ libre.

Pour le reste je suis plus circonspect et ce en fonction du bateau.

Vrai, on a toujours privilégié la ventilation qui a le mérite de maintenir un taux hygrométrique moyen variable avec la saison.
Abaissement progressif de la teneur en eau du bateau en entrée d’hiver.
Remontée de cette teneur au printemps.

Avec un inconvénient : la condensation de fin de nuit au moment le plus froid. Plus sensible au port à sec qu’au mouillage. Quoique l’air humide étant léger, bateau au port, cela condense au plafond. Cela condense aussi, par phénomène de paroi froide comme sur le moteur. C’est moins sympa pour lui.

Si on désire assécher l’atmosphère avec un dessiccateur quel qu’il soit, on constatera une baisse rapide de l’hygrométrie en 20 minutes et au-delà des heures pour une baisse lente jusqu’à la limite de saturation du dessiccant.
Au-delà de l’hygrométrie de l’air, il y a l’humidité piégée dans les matériaux poreux ou adsorbée sur les surfaces. Et il faut attendre que l’air soit suffisamment sec pour que les surfaces désorbent et que les matériaux relarguent. (basse pression de vapeur vous dira-on.)

Le bateau est toujours plein de sel : Sel du aux embruns. Sous une forme de micro-cristaux secs accumulés l’été. Et ce sel ne demande qu’a attirer l’eau dès que l’hygrométrie devient un peu forte.

A ce titre, j’avais fait des essais sur le papier de chromatographie pour constater que sous 86% hygro à 21°c (Teneur en eau 16g/m3 ou 13g/kg d’air ), le papier était capable d’adsorber jusqu’à 50 kg d’eau par m3. On arrivait à une saturation en 8 heures environ. En plongeant le papier dans de l’air sec, (à 2g/m3 rosée environ -7°c) le papier désorbait en 15 minutes environ. (courbe jointe)

En recommençant l’essai avec le même papier séché après avoir été plongé dans de l’eau de mer pour le saler, on constatait une adsorption semblable même poids en 8-10 heures. En contre partie la désorption demandait 8-10 heures aussi. Le sel ayant effectué sur l’eau la transformation vapeur-liquide. Comme quoi, sur le plan de la physique ce n’était pas du tout la même chose.

Bonjour la teneur en eau des matelas, couvertures, voiles, tauds, bouts, brassières, cirés et amarres non rincés ou lavés à l’eau douce.
D’ailleurs, je me suis promis, en fin de saison, de laver tout l’intérieur du bateau à l’éponge et eau douce pour éviter ce phénomène du au sel et aux cristaux épars et d’enlever le maximum de matière poreuse du bord pour l’hiver.

Gérer l’hygrométrie d’un bateau fermé n’est pas du tout évident au regard des variations thermiques diurnes ou nocturnes. En effet, le tableau de l’article mentionne ce qui se passe à l’air libre. Et donc tient compte des phénomènes de condensation de surface (la rosée du matin) ou d’adsorption du sol. Ces phénomènes limitent la remontée hygrométrique en fin de nuit. Vous savez cette humidité du quart de 4 ou 5 heure du matin, celui qui vous glace.
Toutefois, ce tableau ne donne pas les températures diurnes et nocturnes.

Or le bateau est un milieu fermé. Si au gré du vent, on ramasse de l’air à 60% dans l’après midi sous 12° par exemple on va piéger 8g/m3 dans le bateau, et si on est à zéro la nuit, rosée 4g/m3 alors ce sera 4g/m3 en trop qui condensera.
Et cela condensera de préférence la ou il y a du sel ou des pièces à forte chaleur massique comme le moteur.
La condensation s’accompagne toujours d’un dégagement thermique important ce qui fait que les matériaux bon conducteurs de la chaleur sont plus sensibles que les isolants. Dans une montre non-étanche les gouttes se forment sur les aiguilles et non sur les plastiques (A moins de refroidir le « verre » en plastique).

Je ne crois pas à l’efficacité d’un système de simple ventilation aussi sophistiqué soit il. Il ne saura gérer cette pointe d’humidité nocturne. Dans les silos de séchage des grains ou ce dispositif est employé, pour éviter de sécher avec un air humide, on adjoint un chauffage pour pallier les cas de forte hygrométrie ; On ne peut s’en sortir qu’en montant la température pour décaler le problème. Cas de temps orageux notamment.

Donc pour notre bateau, limiter une hygrométrie à 60% nécessiterait un dispositif qui élimine l’eau à partir de cette teneur. Une éponge de nuit.

Mais de jour, bateau fermé sans circulation d’air, l’hygrométrie retombera vers 30% par simple élévation thermique sous un petit rayon de soleil.

Et si on adopte des produits tels que le gel de silice capable de conférer un point de rosée inférieur à -50°c (teneur d’eau dans l’air inférieur à 0,2 g/m3) Je me pose une question : Est ce bon pour le bois d’être trop sec ? Y compris le CP ?

Et je me demande si le bon dessiccateur ne serait pas tout simplement un paquet de sel marin exposé à l’air dans évier. ( Ou suspendu dans un sac en toile.)
En effet, le sel absorbe l’humidité de l’air et ne permet que 75% d’hygrométrie. C’est plus que 60% mais c’est tellement plus simple.

Il faudrait maintenir une petite ventilation naturelle pour permettre une remontée hygrométrique de fin d’hiver. Sauf si vous n’avez pas de bois à bord auquel cas on pourrait tolérer un bateau hyper sec.

En cas de nuit froide, le sel écrêtera l’hygrométrie interne à 75%. Cela baissera dans la journée. Et la petite ventilation permettra d’éviter un air trop sec. En cas de gel, cela ne pose pas de problème. Solubilisé par l’eau, de la saumure dans un évier en écoulement naturel, cela reste écologique.
5 kg de sel (au pif) devrait faire l’affaire et préserver d’une condensation désagréable. Pour peu qu’on ait pris soin de laver son bateau à l’eau douce avant l’hiver.

Nota : Attention l’article propose une mesure hygrométrique qui exprime la teneur en vapeur par Kg d’air sec. Pour passer en g/m3 il faut tenir compte de la densité de l’air en prenant soin de calculer l’expansion volumétrique de la masse d’eau ajoutée environ de 22,4 à 24,4 litres par mole suivant température 0°c ou 25°c (sous 1013 hpa, bien entendu.)

Allez, plus 20% cela ira bien.

JPEG