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Pratiques et Techniques de la Plaisance

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Accueil du site > Articles > Les moteurs > Recherche des fuites de carburant

Rubrique : Les moteurs

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Recherche des fuites de carburant Version imprimable de cet article Version imprimable

Publié Mai 2019, (màj Mai 2019) par : Négofol   

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La recherche des fuites de carburant est souvent ardue, mais nécessaire car les fuites peuvent être sources de graves dangers si le carburant utilisé est l’essence ou de sérieux problèmes pour le gazole (arrêts moteurs intempestifs si prise d’air, odeurs désagréables).

Le problème est naturellement aussi présent en aéronautique, notamment du fait de la généralisation des réservoirs structuraux (carburant stocké directement dans la structure assemblée par rivetage, d’où multitude de points de fuite possibles…). Ceci a amené à étudier et formaliser au fil des années les méthodes de recherche de fuites.

La “Bible” est notamment le document :
TO 1.1.3 : TECHNICAL MANUAL INSPECTION AND REPAIR OF AIRCRAFT INTEGRAL TANKS AND FUEL CELLS.

Ce document assez rébarbatif (260 pages…) est disponible sur le Web pour les intéressés. J’ai fait un extrait des paragraphes résumant les méthodes de recherche en annexe de cet article.

À noter que le sujet est « vivant » : l’édition à la date de rédaction de l’article (05/2019) est en date du 01/02/2019 et la précédente du 04/02/2017…

Les méthodes de recherche :

Au cours du temps, diverses méthodes ont été développées et sont encore utilisées.

Le Bullage :

Cette méthode consiste à créer une pression différentielle en pressurisant légèrement le réservoir (35 à 100 mb) à l’aide d’air comprimé.
Cette méthode se subdivise en fait en deux sous-méthodes :

  • Si le réservoir est assez petit et démontable, on peut obturer tous les orifices, le pressuriser et l’immerger dans un bac plein d’eau (Water tank dunk testing). Les fuites sont signalées par un chapelet de bulles.
  • Si le réservoir est important ou fixe, on peut badigeonner les zones suspectes avec de l’eau additionnée d’un tensio-actif (détergent ménager) et détecter les fuites par bullage (soap suds test). Il existe aussi des bombes aérosol spécifiques comme le Détecteur de fuites Loctite SF 7100.

Ces méthodes sont en fait assez peu sensibles et lentes (débullage durant des heures…) et la détection de micro-fuites (suintements) quasi- impossible.

Elles sont plutôt utilisées en fabrication/rénovation car nécessitant une vidange complète du réservoir et l’obturation de tous les orifices (jeu d’obturateurs), opérations peu pratiques sur une installation existante.

On pourra par contre utiliser la méthode du bac d’eau pour une nourrice de hors-bord. Un gonfleur d’annexe peut très bien faire l’affaire pour la pressurisation.

Une variante « high tech » beaucoup plus sensible utilisant de l’hélium ou un mélange 5 % hydrogène et 95 % d’azote (moins onéreux) a été développée et est d’utilisation courante en aéronautique. La plus faible taille des molécules d’hélium ou d’hydrogène est mise à profit pour augmenter la sensibilité de détection. En fait c’est la méthode la plus fréquemment utilisée pour les réparations de réservoirs structuraux d’avions de ligne, mais le matériel et les consommables nécessaires la mettent hors de portée du particulier.

La bande de papier (torn paper test) :

Cette méthode est peu connue, mais est bien listée et décrite dans la norme TO 1.1.3.

Elle consiste à utiliser une bande de papier (feuille déchirée) et à promener le bord déchiré sur la zone suspecte. Toute fuite va se traduire par un « effet buvard » qui va modifier l’aspect du papier et permettre de détecter la fuite.
Cette méthode est très sensible et bien adaptée à la recherche de suintements (micro-fuites).

Elle est par contre fastidieuse sur de grandes surfaces, mais offre l’avantage de pouvoir s’appliquer sans aucune préparation particulière et d’utiliser un moyen toujours disponible et de coût négligeable.

Le talc :

Cette méthode consiste à saupoudrer la zone suspecte de talc.
La zone de la fuite va devenir grisâtre et changer d’aspect.
En variante on peut badigeonner la zone avec une suspension de Blanc de Meudon (aussi appelé blanc de Toulouse, blanc de Troyes, blanc de Champagne, blanc de craie, suivant la région).

Cette technique est d’ailleurs largement utilisée par les soudeurs pour tester l’étanchéité des soudures en badigeonnant l’extérieur avec du blanc et l’intérieur avec du gazole ou pétrole lampant.

Elle peut aussi être utilisée pour la détection de fuite d’huile moteur ou hydraulique.

Elle est assez sensible et peut être utilisée sans vidanger l’installation. Les consommables sont faciles à trouver.

Nota : Une variante améliorée utilise un talc additionné d’un réactif qui fait passer la couleur de rose à rouge foncé au contact du carburant. C’est cette variante qui est référencée dans la TO 1.1.3.

Les produits les plus courants sont le LD-4 de ELDORADO CHEMICAL CO INC et l’ODP-340 de AMERICAN GAS & CHEMICAL COMPANY, LTD.

Cette méthode améliorée est très sensible, par contre le produit utilisé est cher et difficile à trouver hors du circuit aéronautique. Peu d’intérêt pour le particulier…

La méthode chimique :

Cette méthode a été beaucoup utilisée dans le passé mais tend à être abandonnée.
Elle consiste à placer une éponge ou un chiffon imbibé d’ammoniaque dans le réservoir dont les orifices ont été obturés.
Un chiffon imbibé d’une solution de phénolphtaléine est appliqué sur l’extérieur du réservoir légèrement pressurisé.
Les fuites sont détectées sous forme de points rouges apparaissant sur le chiffon.

Méthode très (trop ?) sensible pour détecter de petites fuites. Des fuites importantes saturent rapidement le moyen de mesure, surtout en atmosphère confinée. Elle est devenue marginale, mais toujours utilisée dans des cas particuliers et bien décrite à la TO 1.1.3.

La fluorescence :

Cette technique est particulièrement intéressante car ne nécessitant pas de démontage et permettant de contrôler tout le circuit carburant depuis le réservoir jusqu’aux injecteurs ou carburateur.

Elle consiste à mélanger au carburant un traceur fluorescent. Les fuites apparaissent par une fluorescence (verte pour un additif répondant à la norme MIL-D-81298 Type III) visible avec une source de rayonnement UV. Des lunettes jaunes sont un plus si l’obscurité n’est pas parfaite.

La méthode est également applicable aux fuites d’huile moteur ou inverseur ou de fluide hydraulique (barres ou vérins de pilote).

Il existe des traceurs rouge (Type I) et jaune (type II), moins courants, et à éviter pour le carburant amha pour éviter tout risque d’ambiguïté fiscale…

La particularité intéressante est que l’additif, si conforme à cette norme, ne modifie pas les caractéristiques du carburant ou de l’huile, qui peuvent donc être consommé ou utilisée normalement.

Cette méthode, qui parait à priori complexe, est en fait tout à fait à la portée du particulier.



L’additif se trouve facilement, par exemple le Dye-Lite® All-In-One™ de TRACER PRODUCTS se trouve sur eBay et est référencé sur Amazon. Il existe plusieurs fabricants de produits équivalents.
http://tracerproducts.com/fr/dye-li...

Ce produit existe en petit conditionnement (1 oz / 30 ml) suffisant pour traiter 60 l de carburant (voir tableau) pour ± 10 € (ou pack de six doses à ± 40 €).



La généralisation de la méthode pour la détection des fuites de conditionnement d’air a créé une offre de kits bon marché (10 à 12 € en Chine sur eBay) comportant une lampe torche à LED UV et des lunettes jaunes.


A noter que la méthode est également utilisable pour les fuites de fluide réfrigérant ou de liquide de refroidissement.

Attention : les additifs à utiliser pour les fluides frigorigènes et pour l’eau sont différents de ceux pour le carburant/huile. Il y a d’ailleurs plusieurs additifs distincts suivant le fluide frigorigène considéré (en fait, ils se mélangent à l’huile de lubrification du compresseur).
Pour l’eau, on peut utiliser la fluorescéine, certains liquides de refroidissement prêts à l’emploi sont d’ailleurs additivés à la fabrication. Ne pas l’utiliser pour des circuits d’eau potable !

Nota subsidiaire : on trouve facilement des marqueurs à encre invisible fluorescente aux UV, par exemple le Edding 8280 :
https://www.amazon.fr/Edding-Marque...
Ce marqueur permet de marquer vos possessions de façon discrète et invisible, marquages révélables par une lampe UV le cas échéant… Autre utilisation pour le matériel…

Cette technique est couramment utilisée pour des antiquités et objets de luxe et recommandée par les Assurances pour les objets ne possédant pas de numéro de série ou autre identification…


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L’extrait de la TO 1.1.3
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Pour finir, un extrait d’une revue Airbus pour les services de maintenance qui expose sommairement (à partir de la page 7) une technique de recherche des fuites à l’hélium, pour les curieux (il existe des variantes à cette technique). On notera que dans le même numéro, on montre page 4 l’utilisation d’une méthode moins sexy : le talc, pour la recherche de fuites hydrauliques….
UP


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